Daniel Zea
El Dorado (2010)
Violin, cello and double-bass

Le clash paradoxale entre deux cultures autour d'un métal: l'or. Des hommes qui en font offrande aux Dieux. Des autres qui l'ambitionnent pour devenir des Dieux.

En 1636 Juan Rodríguez Freyle a écrit une version du récit de la cérémonie de l'indien doré (originalement publiée dans son livre El Carnero) adressé à son ami Don Juan, gouverneur de Guatavita:

«... Dans cette lagune de Guatavita on faisait un grand radeau de joncs, et on l'ornait de la façon la plus voyante que l' on pouvait...... En ce temps là, toute la lagune était cou- ronnée d'indiens et éclairée dans toute sa circonférence; les indiens et indiennes tous couronnés d'or, de plumes et chagualas (pendentif nasal) ... Ils déshabillaient l'héritier (...) et ils l'enduisaient d'un onguent collant, puis l'aspergeaient avec de la poudre d'or de manière qu'il soit tout couvert de ce métal. Ensuite, une fois installé debout sur le radeau, ils mettaient à ces pieds un grand tas d'or et d'émeraudes pour qu'il l'offre à ses dieux. Puis rentraient avec lui dans la barque les quatre caciques principaux, nus et parés de plumes, de couronnes, de bracelets, de chagualas et des boucles d'oreilles d'or... L'indien doré faisait alors son offre en jetant, au milieu de la lagune, tout l'or et toutes les émeraudes qu'il avait à ces pieds. S'en suivaient alors les autres caciques qui l'accompagnaient.

Finie la cérémonie ils battaient les drapeaux... En ramenant le radeau à terre ils commençaient la célébration... Avec des cercles de danse, de leurs propres danses. Cette cérémonie proclamait le nouvel élu comme seigneur et prince ».

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